NICOLAS LAFFORGUE, ARTISTE ASSOCIÉ 2022/2023, EN MISSION AU SEIN D’ART’CADE

 

Définition : l’artiste associé·e est un dispositif de partenariat artistique. Il s’agit de proposer à l’artiste, ou à l’équipe artistique, d’avoir une implication forte en territoire ariégeois, et, ce, sur le long terme (entre 6 et 24 mois) au sein du projet artistique et culturel porté par Art’Cade. Pour en savoir davantage, on t’invite à te rendre ICI !

[Interview réalisé 10 février 2023 dans les bureaux d’Art’Cade à Saint-Girons.]

 

Nicolas, quels étaient tes objectifs en devenant artiste associé d’Art’cade, ici, en Ariège ?

Nicolas Lafforgue : « Des objectifs, il y en avait plusieurs ! Quand j’ai discuté avec Pierre (Gau, Directeur d’Art’Cade) et David (Daubannes, à la médiation culturelle) et qu’ils m’ont proposé d’être artiste associé, l’idée était de développer un projet musical solo. Projet qui est né l’été dernier et qui s’intitule Sans Doute Ailleurs. Il se compose de 2 saxophonistes (Léa Cuny-Bret et Jérôme Biévelot) et de moi. Nous avons écrit les morceaux en 3 semaines de résidences et les avons joués en première partie de Cabadzi – le 13 décembre dernier à la salle d’Art’cade de Sainte-Croix-Volvestre. Ça, c’était le premier volet. Le second volet, c’était de mener des actions et des interventions au sein du département, en lien avec les habitants·es. Dans cette optique, j’ai animé des ateliers d’écriture et de mise en musique. Avec les participants·es, on se retrouve tous les 15 jours et on travaille en vue d’une restitution à la fin du processus créatif. J’ai également amorcé un travail avec l’école primaire de Lescure pour mettre en place « La Petite Fabrique à Chanson ». À côté de ça, je suis en lien avec le club de foot de Saint-Girons : on écrit un spectacle ensemble, on le jouera en juin. Et, enfin, je donne des concerts chez l’habitant – en solo ou avec Sans Doute Ailleurs. L’objectif, les objectifs, comme tu le vois, c’est de vivre des expériences que je n’ai pas l’occasion de vivre ailleurs qu’ici, en Couserans, avec Art’Cade. Une autre manière d’exercer mon métier de musicien. »

Est-ce que tu peux nous décrire ton projet avec les élèves de l’école de Lescure dans le cadre du projet « La Petite Fabrique à Chanson » ?

« C’est la première fois que je compose une chanson avec des enfants de CP-CE1 – de 6 à 7 ans ! Et jamais, auparavant, je n’avais écrit de chanson pour enfants ! L’idée, c’était de découvrir ça, ce lien entre les élèves et moi – et découvrir comment nous pouvions fonctionner. Je voulais écrire une chanson qui puisse leur plaire et leur parler, mais j’avais aussi comme volonté de ne pas faire une « chanson pour enfants ». Déjà par ce que je ne sais pas faire ! Et puis, j’avais envie de réaliser quelque chose qui me corresponde et qui corresponde à ce que j’aime faire et composer. Je voulais qu’il y ait cette couleur musicale que je pratique, et que ce soit le plus pertinent possible. »

Quelles étaient tes premières impressions/ressentis/appréhensions, lorsqu’on t’a proposé le projet de La Petite Fabrique à Chanson ?

« Mon appréhension, c’était l’inconnu. Me dire : “je ne sais pas, je ne vais pas savoir faire”. Je suis allé écouter ce qui avait été fait les années précédentes. J’ai fait des tests… Après, la motivation était claire et bien présente. L’expérience pouvait être géniale. Et ce qui m’a surmotivé, c’est de me dire que, si j’arrivais à faire un truc cool avec les enfants, ça allait être vraiment, vraiment super. J’avais cette envie personnelle : réussir à mener ce projet avec des petits et entendre comment ça sonne. »

Maintenant, tu as carte blanche, si tu souhaites exprimer quelque chose en particulier qui te tient à cœur au sujet des enfants, de la SMAC Art’Cade, ou aussi bien de toi et de tes projets persos, c’est le moment !

« Pour l’année d’artiste associé, je me rends compte que j’arrive à me nourrir de plein de choses différentes et ça, c’est hyper intéressant. J’ai pu rencontrer des gens extras dans les ateliers d’écriture. Des gens qui m’ont touché. Des gens dont l’écriture m’a touché. Je me nourris aussi des rencontres que je fais avec les autres artistes tous les mois lors des ORRIS culturels, et avec l’équipe de la SMAC Art’Cade. En général, en tant qu’artiste, une SMAC c’est souvent des gens que tu ne vois jamais : tu les as juste par mail ou téléphone. Et là, je peux voir comment ça fonctionne. Professionnellement, c’est très enrichissant. Ça me permet, moi, de mon côté, de revoir certaines choses dans mon fonctionnement… »

 

[Par Lili-Ambre Guilbaud]

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