Atomic Ping Pong sera en concert à la salle d’Art-Cade de Sainte-Croix-Volvestre le samedi 18, avec Titty Twister BB. Occasion de partir à la rencontre de ce groupe inclassable.

Atomic Ping Pong, quintet franco-canadien basé entre Toulouse et Grenoble, a créé un noyau de groove mêlant musiques acoustiques et amplifiées autour duquel gravitent des textes politiquement absurdes, à l’image de notre monde. De ces compositions, jaillit un son tout particulier, une énergie solaire qui se transmet en ondes irrésistibles du groupe au public. Atomic Ping Pong, c’est un smash musical propulsé par la force de l´atome sur la piste de danse. Rencontre au sommet.

D’où vient votre drôle de nom de pongistes nucléaires ?

Le Ping Pong, c’est nos rebondissements d’idées permanents, Ping t’as une idée, Pong on pourrait la faire comme ça ! Et nucléaire, pour l’intensité, la vibration, l’attrait du futur et ce paradoxe co(s)mique: l’atome, énergie prometteuse qui va peut-être signer ta mort demain. Et nous on fait quoi avec tout ça ? Des chansons ! En fait, au départ, on s’appelait Acoustic Ping-Pong et c’était un quartet complètement acoustique. Les confinements successifs nous ont offert de longues périodes de travail dans nos caves respectives, caves dans lesquelles nous avons élaboré une version beaucoup plus amplifiée de ce concert avec l’arrivée d’un batteur, Romane Delbi, le remplacement de l’accordéon par un clavier et l’ajout de pédales à tous nos instruments. À l’été 2022, on a choisi d’acter ce changement radical en changeant Acoustic pour Atomic. Un peu comme certains peuples, les tibétains notamment, qui au cours de leurs âges, voyant leur personnalité changer, se choisissent un autre nom, plus en accord avec ce qu’ils sont au présent. Voilà, on a fait ça. Qui sait quel sera le nouveau pas !

Une chanson – Raccoon on the Moon – parle de Jean-Francine, un homme de 30 ans venant de se changer en raton-laveur femelle. Une passion, donc, pour cet animal ?

Une passion pour tout ce qui touche aux plaisirs d’une bonne lessive sociétale ! Et puis, au-delà de Jean-Francine qui est une ratonne laveuse exceptionnelle qui ne vise rien de moins que La Lune, les ratons laveurs sont, semble-t-il, des animaux qui reviennent extrêmement vite à leur état sauvage s’ils y sont forcés. Inspirant non ?

Art’Cade porte des valeurs fortes en termes de VSS, de vigilance écologique, de respect des individus. Avez-vous, lors de vos tournées, des attentions particulières sur ces sujets ?

Sur l’écologie, des fois on désespère de devoir faire autant de route, mais on limite la casse, en organisant des tournées les plus cohérentes possibles et en ne prenant pas l’avion… Sur les VSS, ce sont des sujets qui reviennent tout le temps dans nos discussions, dans nos morceaux aussi (« Raccoon on the moon », par exemple), de même que les questions écologiques d’ailleurs avec Chameau, Amen décroissant ou Fukushima. Le fait qu’il n’y ait qu’une fille sur 5 personnes dans le groupe, ça rappelle quelques grands chiffres : 74% d’hommes dans le milieu professionnel de la musique en France, 96% quand il s’agit du jazz. La musique n’est pas le milieu le plus éclairé en termes de sexisme, on navigue facilement entre soupçon d’incompétence des femmes et attitudes virilistes… Mais heureusement c’est quelque chose dont nous parlons beaucoup entre nous, en essayant sans cesse de chasser le sexisme, le racisme, plus généralement le differenphobisme qui se loge en chacun·ee d’entre nous…

Si Atomic Ping Pong était un os du corps, ce serait… ?

Une patte d’abeille installée sur le derrière d’un ourson allongé sur le ventre au soleil. Un os humain ? Un bassin, à la recherche d’amis muscles pour pouvoir toujours se déhancher.

Des actualités (sorties de disque, etc.) ?

On va sortir un clip de notre morceau « Disco Cat » cet automne et nous sommes sur le point de sortir le nouvel album live ! Mais chut, on n’a pas encore décidé de notre stratégie interplanétaire de sortie d’album.

L’Ariège, vous connaissez ?

On s’y est connus, on s’y est reconnus, on s’y est perdus, on s’y r’perdus d’vue… Oui, on connaît, et on aime, et on y revient toujours ! (C’est pas pour vous flatter qu’on dit ça, vraiment on aime !)

L’espace de liberté : si une envie ou une idée vous passe par la tête.

« Scroum scroum miam miam bwouf warf scroum », Jean-Francine.

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