Violoncelle et voix, influences jazz, tsigane et ondulante poésie de l’intime, bienvenue dans le monde de Lula Heldt.

Adepte des bains de Lune, Lula Heldt chante sur un fil tendu entre imaginaire et fantaisie, entre malice complice et clins d’œil amusés. Chez Lula Heldt, l’inspiration semble toujours se situer entre deux âges, entre deux périodes de la vie. Entre l’enfance parfois douillette et l’âge de la peau qui plisse sans demander son avis à personne. Alors, ça exulte, ça susurre, ça ronchonne, ça fabule, ça s’émerveille, ça vocalise magnifiquement entre quelques nuages en forme de perchoir à idées. Voyage musical étonnant dans un univers capiteux fait d’onomatopées mi-sérieuses, d’anglais mâché, de français malaxé, d’un marionnettique langage du corps mis au service de la musique poétique/amétrique/organique. On y croise des scansions échevelées aux faux airs de fragments de rêves éveillés, des bribes de récits à la Léo Ferré tinté de ce surréaliste qui fait craquer la Terre-Pierre. Écouter Lula Heldt, c’est nager à contre-courant avec les idées vives et les images décalées, c’est accepter de vivre un moment de délicieuse réinvention du chant-parlé, c’est embrasser la douce étrangeté du propos chamarré et accueillir la belle inventivité instrumentale. Parce que Lula, c’est un solo voix/violoncelle. Et que le violoncelle utilisé s’appelle Alfred le Cello, qu’Alfred est utilisé à mains nues de manière percussive, mécanique, minimaliste, pointilleuse, rythmiquement osseuse. Alfred, c’est la colonne vertébrale de Lula, son ami imaginaire. Le créateur discret de la toile de fond. Lula Heldt, c’est tout cela et quelques poissons rouges devenus des piranhas, aussi.

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