Temps d’échange, de rencontre et de frictions culturelles, l’ORRIS de janvier se tourne vers la littérature.

Le jeudi 11 janvier à 19 heures aux Ateliers de la Liberté de Saint-Girons, Art’Cade propose une performance à la croisée de la littérature et de l’électro avec un ORRIS Culturel en mode performance (déconseillé aux moins de 15 ans). L’auteur Al Baylac s’associe au producteur techno et performeur noise MoonkiMoonki pour un set de 40 minutes autour de son roman Colza publié aux Éditions Blast. Le travail d’Al Baylac se situe du côté de l’autofiction ou de la non-fiction créative pour interroger son rapport au corps et au genre et les dichotomies nature/culture et ruralité/urbanité. Une exploration de la double entreprise de construction/déconstruction d’un devenir queer. Sur scène Al Baylac écrit, lit et performe et Colza se tourne vers l’oral, vitaminé par un beat grouillant et corrosif. Une rencontre avec Al Baylac se déroulera le vendredi 12 à 19h à la librairie À la Lettre.

Colza en 105 mots :

Au commencement, des escapades dans les champs de colza et la découverte tranquille du corps ; puis le corps vu, projeté, contraint et assigné par d’autres. Comment déconstruire l’hétéronormativité pour parvenir à être soi ? Roman de traversée, Colza s’installe dans les interstices : entre campagne et ville, entre construction d’une identité queer et misogynie intériorisée, entre fantasmagories et amours réelles. Le corps gouine s’élabore au fil de ce périple contre les injonctions patriarcales et sexistes. Ce roman est le récit du trouble : celui de Colza (personnage éponyme), qui a trouvé la liberté de s’inventer et d’écrire sa propre histoire au-delà des normes binaires.

2 questions à Al Baylac

 Qu’est Colza pour toi ?

​« Colza est un début. C’est la mise en place d’un procédé d’écriture qui vise à partir de soi pour élaborer une pensée globale des structures de dominations et d’oppressions en place dans les imaginaires et systèmes qui nous encadrent. Colza est une main tendue de moi à moi, l’espoir de pouvoir mettre en mot l’indicible. Colza est un premier pas vers l’indicible, vers ce que je ne sais pas encore dire et que je n’arriverai peut-être d’ailleurs jamais à nommer. Colza est à la fois un pansement et un doudou, nécessairement déjà insatisfaisant et qui réclame une continuité. »

 L’acte d’écriture est-il un acte d’engagement ?

« L’engagement que je recherche est intrinsèque à la notion de littérature et d’écriture situées. Dans l’acte de rendre visible, il y a un engagement. D’ailleurs, l’engagement peut être vu avec différentes focales : d’un point de vue micro, j’engage de ma personne dans l’écriture, j’engage mon vécu, je me rends visible – c’est effrayant, ça s’appelle la vulnérabilité. D’un point de vue macro, j’ai conscience que mon récit de vie me dépasse – je singularise/exemplarise via mon récit une expérience plus collective de vécus queers, d’agressions, d’oppressions systémiques, de dominations hétéro-patriarcales, etc. »

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